Kissa Molière est une « petite forme » consacrée à Molière et destinée à des adolescents ou pré-adolescents. Nous l’avons d’abord conçue pour des élèves de 5e. Après expérimentation et selon l’avis des enseignant.e.s, ayant assisté aux premières représentations, elle peut aussi convenir à des classes de 4e. Elle est composée d’extraits de l’œuvre de Molière et d’une écriture originale.
À la fois ludique et didactique (nous adorons ce mélange !), elle permet aux élèves d’aborder l’univers moliéresque de façon originale et très concrète.
Y sont abordés : la vie de Molière (de l’enfant au jeune adulte), le processus d’écriture et les codes de la représentation théâtrale (par le biais, notamment, d’une mise en abyme), les genres théâtraux (en partant de la farce, habituellement abordée à ce moment du cursus scolaire).
Au final, c’est l’engagement passionné de Molière dans son métier que nous mettons en évidence. Molière est un homme qui va échapper à sa condition, résister aux déterminismes, oser l’aventure du théâtre, accepter d’affronter des difficultés, essayer de réaliser ses rêves, et finalement y parvenir. De quoi, nous l’espérons, nourrir l’envie de jeunes spectateurs d’identifier leurs propres rêves et de les réaliser.
- ÉCRITURE et MONTAGE : Alain Fleury
- MISE EN JEU : Karine Preterre
- INTERPRÉTATION : Arthur Godin, Agathe Lenne, Karine Preterre
Quel drôle de titre !?
– Qui ça ?
– Molière !
… voilà quels sont les deux premières répliques de la pièce, qui nous semblent
bien résumer l’objet du spectacle : partir à la découverte de ce « célèbre
inconnu » qu’est Molière. Inconnu, parce que, de fait, sa vie recèle toujours une
part mystérieuse ; inconnu, aussi et surtout, parce que, comme le disait un
auteur dramatique de renom, il est sain de considérer ce qui est connu comme
inconnu, et vice versa ! Et puis, compte tenu de leur âge, c’est en effet à
quelques découvertes que seront conviés les spectateurs.
Ne restait plus qu’à appliquer un léger décalage en s’autorisant un peu de liberté
orthographique – liberté et décalage qui ouvrent sur le jeu, vers le rêve et
l’imaginaire, et qui peuvent parler à des adolescents. Et c’est ainsi que le titre
devint…
…Kissa-Molière !
Quelle(s) pièce(s) de Molière ?
Au final, nous n’en avons retenue qu’une seule, La Jalousie du Barbouillé,
première pièce de Molière (une farce) dont nous ayons une trace. Plus
précisément même, nous avons privilégié la scène 11, dans laquelle Le
Barbouillé et Angélique, sa femme, s’affrontent – cette dernière usant de ruse
pour, de retour du bal et surprise par son mari, réintégrer le domicile conjugal.
Nous avons choisi cette scène pour son atout premier – posséder l’efficacité
d’une farce – et comme emblématique d’une caractéristique essentielle de
l’écriture de Molière : son sens et sa maîtrise du registre comique. Mais elle finit
aussi par offrir l’occasion de faire entendre son pendant : jouée, partiellement,
une seconde fois en la faisant varier de genre (de farce, elle devient drame) elle
fait apparaître la dimension tragique qui sous-tend toute production comique de
qualité, et tout particulièrement celle de Molière. Enfin, son « scénario » faisant
l’objet de nouvelles et brèves variations (comédie sentimentale, thriller…), elle
met en évidence comment une même situation de départ peut donner
naissance à des histoires, des enjeux, des déroulements et des fins,
extrêmement différents.
En toute fin de parcours, une sorte de bande-annonce ouvre sur le reste de
l’œuvre de Molière.
