Victor dans la ville#9

Voici une première rencontre qui fera le lien entre nos deux éditions précédentes, consacrées au sport, et la présente. Tout commencera par de la danse : une chorégraphie composée en s’inspirant des mouvements, gestes, réactions de joie, exprimés au cours de rencontres sportives. Un prologue, avant d’ouvrir sur une parole passant par les mots. Nous cheminerons alors en compagnie de Raphaël Verchère, avec pour objectif de mieux comprendre : tout d’abord, en quoi plaisir et joie peuvent se différencier, dans le domaine sportif et de façon plus générale ; par suite, quelle place ces deux émotions peuvent occuper dans nos vies d’aujourd’hui et dans notre rapport au monde.
Avec Raphaël Verchère, philosophe ; des élèves du lycée de la Vallée du Cailly de Déville-lès-Rouen, accompagnés par Marie-Brigitte Claude-Pelletier, responsable de l’option danse et la participation de Laurent Cuillier

« Mais il fallait chasser cet amoureux désir » lance Arnolphe à Agnès, dans L’École des femmes. À quoi celle-ci répond, imparable réplique : « Le moyen de chasser ce qui fait du plaisir ? ». Agnès, dans son « innocence », a une pleine confiance en la vie. Si la nature est irrésistible, c’est qu’elle est bonne ! En plus de ce rapport au plaisir, cette lecture s’attache à mettre en évidence les aspects à la fois subversif et profondément humain de l’oeuvre de Molière. Ce dernier fut un homme, un comédien, un auteur, un chef de troupe engagé dans son siècle, aux prises avec maintes difficultés, traversé de mille tourments… et de mille joies !
Avec Alain Fleury, Arthur Godin, Agathe Lenne, Karine Preterre

C’est avec Ordesa, prix Femina étranger, que Manuel Vilas s’est imposé comme une figure d’avant-garde de la littérature espagnole. Dans Alegría, de chambres d’hôtel en aéroports, assailli par une profusion de souvenirs, il poursuit la mise à nu de son narrateur. Il orchestre la symphonie de la mémoire et enrichit son tableau de nouveaux motifs comme celui de l’allégresse. Oh ! tout n’est pas joie dans ce roman, et « l’ange de la dépression » est toujours prêt à virevolter. Mais c’est bien en quête de la joie qu’est parti l’auteur. Et nous découvrirons ensemble de quoi est faite cette joie-là ! Alegria a été publié en 2021 aux éditions du Sous Sol
Avec Isabelle Gugnon, traductrice et la participation de Guy Foulquié

« C’est en 2018 que Françoise-Marie Santucci fut confrontée, suite à un accident, à une perte brutale de l’olfaction. Puis vint la pandémie qui provoqua chez de nombreuses personnes ce même phénomène d’anosmie. Françoise-Marie Santucci y ressentit une forme d’entraide, une sorte de communion involontaire autour de ce vide sensoriel. Et vint alors l’envie d’écrire ce livre, qui peut s’adresser à tous : les anosmiques, qui ne sentent plus rien, les hyposmiques qui ne sentent plus grand-chose, les parosmiques qui mélangent les odeurs… Mais aussi toutes celles et ceux qui jouissent encore pleinement du bonheur de sentir. Car c’est bien là l’effet produit par son ouvrage : nous faire ressentir à quel point l’odorat est un trésor, source de plaisirs et de joies. À la recherche des odeurs perdues est paru en 2023 aux Editions Grasset et Fasquelle
Avec Françoise-Marie Santucci, auteure, Gaëlle Bidault et la participation de Laure Voslion

Proposer un festival littéraire sur le thème du plaisir sans qu’y soit incluse la dimension de la sexualité n’était guère envisageable ! Aussi, cette lecture ne sera-t-elle pas recommandée pour un jeune public ! Il convient cependant de préciser qu’il ne s’agira pas pour autant d’une compilation de textes érotiques. Mais plutôt d’une sélection d’écrits, de genres différents, traitant du plaisir charnel, voire de son empêchement ou de sa sublimation. Notre invitée, Manon Bestaux, sera conviée à réagir aux textes proposés, afin d’enrichir de son expérience de sexologue cette excursion au pays des joies de la chair.
Avec Gaëlle Bidault, Nicolas Dégremont, Karine Preterre et la participation de Manon Bestaux, sexologue

Aux confins de la terre et de la mer, sous le ciel immense de la baie de Somme, deux enfants d’un petit village partagent la passion des oiseaux. Jean, le fils du pharmacien, découvre leur chant sur le chemin de l’école. Johnny, le fils du berger, est né au milieu des oiseaux. Très jeunes, ils participent à des concours d’imitation de chants d’oiseaux où leurs talents font merveille. De la cour de l’école jusqu’aux bancs du lycée, ils bataillent l’un contre l’autre dans un duel où se mêlent rivalité et admiration ; jusqu’à décider de s’unir pour former le premier duo de chanteurs d’oiseaux. Le livre Chanteurs d’oiseaux, de Jean Boucault et Johnny Rasse est paru aux éditions Les Arènes en 2023
Avec Jean Boucault et Johnny Rasse, auteurs et chanteurs d’oiseaux, Jean-François Levistre et la participation de Guy Foulquié

D’abord, il y aura quelques éclats de Flaubert, et ça se déroulera en son musée, le temps de baigner un peu dans l’atmosphère du lieu et de l’exposition Miroirs de la Seine. Et puis, d’un pas joyeux, nous nous rendrons au Foyer des Marins (à peine 5’ à pied). Et nous vous y dirons du Maupassant – comment passer à côté de sa délicieuse Partie de campagne ? Et du Chantal Thomas, remarquable autrice de Journal de nage et Souvenirs de la marée basse. Bref, de savoureux instants de littérature traitant de plaisirs liés à la présence de l’eau.
Avec Sofie Amaury, Alain Fleury et Nicolas Lelièvre

Agathe et Charlène, dans leurs pratiques complémentaires nous proposent un voyage sensoriel, à la rencontre de notre propre corps et de celui de l’autre. Un moment d’apprentissage, de douceur et de détente nous invitant à nous reconnecter, à redéfinir nos contours. Des temps individuels et collectifs pour finalement questionner : est-ce que le toucher est essentiel ? Qu’est ce qui me touche ? Est-ce que le toucher me rapproche des autres ? Toutes propositions s’articulant autour de cette frontière qu’est la peau, entre notre intimité et le reste du monde.
Avec Agathe Brazeau et Charlène Semblat, thérapeutes

Projection du film de Jacques Mitsch, inspiré de l’ouvrage La Symphonie neuronale d’Emmanuel Bigand et Barbara Tillmann. (Production CPB Films)
À quoi sert la musique ? Peut-être serez-vous tenté de répondre qu’il s’agit d’un passe-temps agréable ou d’un art, mais rien de vraiment essentiel. Pour la première fois, un livre, puis un documentaire s’en inspirant, démontrent le contraire. La musique est une nécessité biologique pour l’être humain : elle contribue à construire notre cerveau. Nous avions envie que l’exploration du thème de cette édition offre une place à une approche neuroscientifique. C’est finalement dans un rapport à la musique que celle-ci s’est cristallisée.
La projection du documentaire sera suivie d’un échange avec Mathilde Groussard, neuropsychologue, chercheuse à l’Université de Caen et intervenante dans le film.

« Pour toi, qui pratiques cet art, quel est le ou l’un des morceaux de musique s’associant le plus à la joie ? » C’est la question que nous avons posée à des ami.e.s musicien.ne.s. Et ils/elles ont généreusement accepté de venir y répondre en votre compagnie. Nous entendrons donc quelques « morceaux choisis » – enregistrés ou joués en direct –, et les mots des musiciens nous faisant partager leur choix.
Avec une dizaine de musiciens et musiciennes

Manger, des Homo habilis aux consomm’acteurs du XXIe siècle
Voici le sens que nous n’avions pas encore abordé, si ce n’est indirectement : le goût – qui ouvre sur les mille et un plaisirs liés au manger et au boire. Comment nous en passer ? Mais, n’en perdant pas pour autant un goût tout aussi vif pour le savoir, nous avons eu envie de découvrir comment les habitudes et plaisirs de la table ont pu varier selon les appartenances sociales ou géographiques, et évoluer au fil du temps. Et c’est à Éric Birlouez que nous avons confié le soin de nous faire voyager à travers lieux et époques, dans une sorte de pari qu’il a bien voulu relever : composer une brève histoire du goût qui tienne… dans le temps de cuisson d’un plat mitonné !
Avec Éric Birlouez, sociologue de l’agriculture et de l’alimentation

L’Art de la joie est le roman d’une vie, celle de Modesta. Née le premier janvier 1900 dans une famille miséreuse de Sicile, farouche et insoumise, la jeune femme nous entraîne sur le chemin d’une liberté âprement conquise et défendue, qui finit par gagner irrésistiblement son entourage. Roman des sens et de la sensualité, des révoltes et des transgressions, L’Art de la joie ressuscite les élans politiques qui ont habité le XXe siècle. Mais quelle est donc cette joie qui donne son titre au livre ? Peut-être la joie de vivre, malgré tout, en dépit de tout – s’abandonnant à la vie, sans peur. Joie de l’esprit et joie des sens, sans jamais renoncer en rien à la part du plaisir.

L’art de la joie est paru aux éditions Le Tripode en 2016
Avec Nathalie Castagné, traductrice, Laura Chapoux, et la participation de Joël Dupressoir

Eh bien, disons que le titre de l’événement suffit pour la surprise finale !
Avec des lectrices et lecteurs amateurs et professionnels