Qui est Victor ?

Qui est Victor ?

ALIAS VICTOR est une structure de création et de production dramatique. La  direction artistique y est assurée par Alain Fleury. Un collectif participe au choix et à la constitution des projets.
ALIAS VICTOR se propose d’explorer et de privilégier l’écriture au sens large du terme : pièce et scénario, constitution de montages, écriture liée directement au plateau et aux acteurs. Plus généralement c’est la notion de parole qui intéresse ALIAS VICTOR. Car une parole agit et engage. Elle appelle une oralité. Elle s’enracine dans un être humain fait de chair et impliqué dans une collectivité. Verbe qui s’élabore dans un rapport concret et intime à la langue, et acte qui engage la responsabilité de celui qui l’accomplit, et entre autres de l’artiste.

Après avoir, pendant dix ans, produit et diffusé ses réalisations exclusivement dans le circuit « classique » des théâtres, Alias Victor s’implique aujourd’hui beaucoup dans de nouveaux réseaux (alternatifs, militants, liés à l’éducation). L’économie en est différente. Cette situation exige de penser autrement la production de spectacles, et, notamment, de recourir à des petites formes peu onéreuses, en s’appuyant sur des collaborateurs fidèles et investis. Mais cela apporte aussi beaucoup sur le plan humain, artistique et structurel : connaissance mutuelle et rapports de confiance assurant une grande qualité relationnelle et une liberté accrue dans le travail artistique ; possibilité de faire vivre plus longtemps les spectacles ; opportunités de tisser des rapports plus directs entre public et compagnie…

Ce faisant, s’est affirmée une dimension nouvelle de notre travail qui, s’il s’appuie toujours sur une connaissance et une exploration des formes – base de tout art –, revendique une démarche d’ordre citoyen. Autrement dit, nous tâchons, dans l’exercice de notre métier, de ne rien renier de la particularité du positionnement artistique, tout en considérant aujourd’hui essentiel de prendre en compte la dimension d’éducation populaire qui peut s’y associer. En ce sens, peuvent et doivent dialoguer approches poétique et politique.

 

Nous pensons toujours, comme affirmé dès l’origine, qu’au théâtre on joue avant tout par passion de mieux comprendre l’aventure humaine ; qu’un théâtre n’est pas une tribune et qu’une parole inféodée, même aux plus belles causes, ne « joue » plus ; enfin que le jeu contient en lui-même une subversion fondamentale. Mais, sans doute est-il des périodes où il importe plus que jamais de savoir ce que l’on dit, pourquoi on le dit, et comment on le dit. Au sein de cette « société du spectacle », ligotée par les dogmes économiques et crispée par la peur, sans doute est-il plus que jamais opportun d’être au plus près possible de la nécessité intérieure et de la conviction intime qui motivent son activité artistique. D’elles, peuvent venir les joies partagées, bien au-delà du seul acte de (se) divertir, là où gaieté foncière et gravité, lucidité et légèreté, engagement et liberté, peuvent cohabiter.

Actions

Cette ligne artistique se concrétise à travers plusieurs types d’actions : spectacles à dominante théâtrale, petites formes, lectures et lectures-spectacles, interventions pédagogiques, actions de proximité, auxquels s’ajoutent à présent l’organisation de manifestations publiques  : Victor dans la Ville, Actions Poésie. La lecture à voix haute représente une part importante de notre travail. Le public concerné a longtemps été essentiellement adulte et adolescent. C’est de plus en plus en plus souvent à présent un public enfant.

Soutiens

Notre compagnie a reçu régulièrement le soutien financier, à des titres divers, de partenaires institutionnels, tels : Ministère de la Culture et de la Communication/DRAC Normandie, Région Normandie, Département de Seine-Maritime, Ville de Rouen.

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Département de la Seine Maritime

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Alias Victor est une association loi 1901. Elle comporte un bureau composé d’un président, une secrétaire et un trésorier. Le président, Laurent BONDI, est le représentant officiel de l’association.
Depuis 1998, les associations dont les activités sont estimées entrer dans le champ concurrentiel, sont fiscalisées c’est-à-dire qu’elles sont soumises à ce titre à l’impôt sur les sociétés et au régime de la TVA.

Les activités principales d’Alias Victor s’exerçant dans le domaine du spectacle et à titre professionnel, elles sont considérées comme telles. N’en est exclue que la part de nos activités contenant une dimension pédagogique. Une différence continuant cependant d’exister entre secteur dit public et secteur dit privé – selon que l’on perçoit ou non des subventions – nous faisons partie du premier.

S’il est évident que le régime associatif nécessitait des aménagements afin de prendre en compte la diversité des réalités de chaque secteur, on peut regretter que cette diversité ait été finalement résumée aux deux seuls cas de figure du « commercial » ou « non commercial ». En l’occurrence il apparaît que les activités de nombreux acteurs du champ culturel et artistique comportent des spécificités qui les placent entre un statut strictement commercial, à but lucratif, et un statut social ou socioculturel, non lucratif ; dans une zone qu’on peut qualifier « d‘économie solidaire ». Dans l’attente d’un nouveau statut (une « loi 2001 » étant à présent hors de portée, espérons qu’il ne faudra pas attendre une « loi 2101 » !) qui restituerait la complexité de la situation, nous nous conformons aux règles en vigueur.

Ainsi que les différents acteurs du secteur « public » (compagnies, lieux de diffusion, etc…) nous percevons plus ou moins régulièrement des aides de différentes collectivités. Pour ce qui nous concerne, pendant une dizaine d’années, nous avons reçu l’aide des institutions suivantes : Drac/Ministère de la Culture, Région Haute-Normandie, Département de Seine-Maritime, Ville de Rouen, Odia Normandie (organisme d’aide à la diffusion), ainsi que l’Adami et la Spedidam (notre situation est sensiblement différente aujourd’hui, nous l’exposerons plus en détails à une autre occasion).
Nos spectacles ont été co-produits et achetés par des lieux de programmation qui reçoivent eux-mêmes le soutien de ces partenaires institutionnels. Dans ce cadre, les recettes directement générées par les spectateurs, pour importantes qu’elles soient à plus d’un point de vue, ne représentent qu’une part mineure de l’ensemble des produits. Les aides publiques évoquées sont là pour compenser. Sans quoi les prix d’entrée au spectacle devraient être, pour le moins, multipliés par quatre ! Sans quoi un spectacle ne pourrait être construit selon une autre recette que celle que se doivent de suivre quasi systématiquement les théâtres privés : répertoire suffisamment connu, distribution réduite et/ou intégrant une ou plusieurs célébrités, priorité donnée au divertissement… Toutes choses honorables… mais auxquelles on ne peut non plus réduire l’exercice des métiers du spectacle.

C’est bien pourquoi on a « inventé » et développé depuis plus de soixante-dix ans ce que l’on nomme la « décentralisation théâtrale » (et plus largement du spectacle vivant). Il nous semble important de rappeler, aujourd’hui plus que jamais, que c’est grâce à cette décentralisation que la France détient : un des réseaux de salles de spectacle les plus complets et étendus au monde ; une implantation réelle d’artistes en de nombreux points du territoire ; une pratique amateur éclairée ; et que c’est dans ce cadre que n’ont cessé de se renouveler les formes et que furent et que continuent d’être réalisées les productions parmi les plus marquantes de l’histoire des arts du spectacle, pour ne parler que de ceux-ci.

En conclusion, tout en constatant les défauts et dérives du système actuel, et considérant que secteurs dits public et privé, en matière d’art comme ailleurs, peuvent se compléter harmonieusement et non s’exclure, nous ne saurions en tout cas cautionner toute démarche visant à simplifier à l’excès la présentation des enjeux liés à l’existence d’un réseau artistique dit public, ou à réduire l’exercice de nos métiers à des critères uniquement comptables et commerciaux. Sans quoi ils perdraient très simplement tout sens et toute raison d’exister. L’art est peut-être un luxe. Mais alors c’est un luxe indispensable. Et c’est souvent dans les pires conditions, malheureusement, qu’on redécouvre sa profonde nécessité et son ancrage dans la réalité la plus intime de l’être humain. Puissions-nous ne pas avoir besoin d’épreuves inutiles et dévastatrices pour en être, collectivement,  pleinement conscients.

Alain Fleury.